LA MALADIE

L’importance de la kinésithérapie dans la maladie de Parkinson.

L’amélioration de la qualité de vie du patient parkinsonien passe par l’acceptation de la maladie par le sujet, le soutien de son entourage et une prise en charge médicale appropriée. Avec un traitement bien équilibré, adapté, le malade de Parkinson peut mener une vie presque normale. Cependant le traitement médicamenteux ne se suffit pas à lui-même.

Le kinésithérapeute, l’orthophoniste, l’ergothérapeute, l’urologue sont indispensables pour apporter des soins spécifiques mais les professionnels de santé soulignent également l’importance d’une prise en charge psychologique afin d’éviter l’isolement ou le repli sur soi.

Kinésithérapeute et malade de Parkinson, un tandem pour améliorer le quotidien

« J’ai vu un kinésithérapeute très tôt qui m’a appris des tas de choses. C’est-à-dire que moi qui étais incapable de me lever de table sans tomber par terre ou de me ridiculiser, j’ai su me comporter, me lever ou m’asseoir calmement sans que cela fasse l’objet de rires ou autres… Ne serait-ce que pour ça, je pense que cela vaut le coup » confie Annick, malade.

Le maintien des activités physiques, le travail sur la motricité (kinésithérapie, ergothérapie), sur la voix et l’écriture (orthophonie) viennent compléter et renforcer son effet. Le travail de la motricité doit débuter très tôt, dès le diagnostic posé et être poursuivi régulièrement pendant toute la durée de la maladie. « La maladie de Parkinson est souvent vue comme dramatique aux yeux du grand public mais, en réalité, il y a énormément de solutions apportées et on arrive à améliorer les conditions de vie de manière importante » indique Jean-Pierre Bleton, kinésithérapeute, hôpital St Anne.

La rééducation permet d’éviter les raideurs, les mauvaises positions, les contractures, elle permet aussi de garder une musculature correcte grâce aux exercices physiques adaptés. « Il se crée un tandem entre le rééducateur et son patient qui concourt à améliorer les difficultés du quotidien » commente Jean-Pierre Bleton.

Le kinésithérapeute, un coach face à la maladie

La rééducation agit surtout sur les conséquences motrices de la maladie de Parkinson, elle apporte des solutions pour améliorer la vie quotidienne. La pathologie rend difficile les gestes de tous les jours, les Parkinsoniens sont obligés de contrôler leur mouvement et de faire très attention à ce qu’ils font, ce qui est très coûteux en énergie. « La solution, pour eux, est souvent de rester tranquille, c’est plus confortable » explique Jean-Pierre Bleton. Le kinésithérapeute est là pour les motiver, leur faire répéter des exercices adaptés, reproduisant les gestes du quotidien. L’objectif est de préserver leur motricité, la marche et l’autonomie dans les déplacements, le maintien de la station droite, des gestes rapides et souples. La rééducation s’applique aussi à certains troubles non moteurs comme les douleurs ou qui affectent la déglutition, la miction ou la respiration.

Le kinésithérapeute va combattre l’adynamie vers laquelle la maladie conduit le patient. « On pourrait comparer le kinésithérapeute au coach du sportif : il amène le patient à son maximum de performances et lui enseigne un certain nombre d’exercices qu’il doit répéter hors de sa présence. Ces exercices sont choisis en fonction de sa pathologie car on dit « la maladie de Parkinson » comme s’il s’agissait d’une pathologie univoque, mais en réalité, ce sont des maladies de Parkinson, chacune à sa symptomatologie propre. Il faut donc adapter, après un bilan assez précis, les techniques de rééducation et donner au patient un programme d’exercices qu’il a à réaliser quotidiennement et qu’on modifie en fonction des progrès ou des changements dans la symptomatologie » poursuit Jean-Pierre Bleton.

« Je vois mon kiné, une fois par semaine, une partie de la séance est consacrée à la relaxation, à l’étirement, tout ce dont on a besoin ; pendant la seconde partie, je fais des exercices avec lui. Mais vraiment, je bosse et il me donne même des devoirs à faire chez moi ! Et ça marche : c’est-à-dire que quand on commence à appréhender un geste, je m’entraîne toute la semaine et, le vendredi, je lui montre si j’y arrive » répond Annick.

La kinésithérapie, une ouverture vers les autres

« Depuis plus de vingt ans, on a mis en place des groupes de Parkinsoniens qui viennent pour faire des stages de rééducation par petits groupes. Il se crée une complicité entre les patients d’un même groupe. A la fin de la séance, il y a toujours un thé ou un café agrémenté de quelques petits gâteaux. Les patients s’appellent chez eux et il y a toujours un temps de discussion où chacun expose ses difficultés ou ce qui va bien. Dans ce groupe de parole informel, il y a à la fois de la joie de vivre et des solutions qui émergent : untel a été confronté à un problème et dit « moi, je m’en suis sorti comme ci ou comme ça. Le fait de se soigner, ce n’est pas simplement faire des exercices répétitifs, c’est aussi rencontrer les autres, se socialiser, sortir de chez soi et reprendre une vie amicale » conclut Jean-Pierre Bleton.

Article publié sur: www.doctissimo.fr

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