Parkinson les traitements : 3 nouvelles méthodes viables
La maladie de Parkinson est une maladie neurodégénérative qui touche près de 200 000 personnes et 26 000 nouveaux cas sont diagnostiqués chaque année en France.
À ce jour, seuls la Lévodopa (ou L-Dopa) et les agonistes dopaminergiques arrivent à limiter les symptômes moteurs déclenchés par cette pathologie. Des médicaments qui, avec le temps, perdent en efficacité et engendrent des effets secondaires indésirables (des troubles du comportement ou des dyskinésies). En guise d’issue, trois nouvelles approches viables de traitement Parkinson pourraient bien changer la donne…
1- L’Ambroxol : un nouveau traitement Parkinson ?
Et si un médicament contre la toux pouvait ralentir l’évolution de la maladie de Parkinson ? C’est l’hypothèse surprenante des essais cliniques commencés en 2020 par des chercheurs britanniques. Ces derniers se sont penchés sur l’Ambroxol, un traitement contre les pathologies respiratoires.
Un médicament contre la toux… Et Parkinson
Connu pour traiter la toux, l’Ambroxol fait partie des médicaments de la classe des GCase-modulateurs. Une spécificité qui intéresse les scientifiques pour leur capacité à ralentir et stopper la maladie de Parkinson.
Une confirmation reçue des données précliniques de la phase 2, réalisée sur 17 personnes atteintes de la démence. En effet, l’équipe du professeur Anthony Schapira à l’UCL constate que le médicament augmente les niveaux de la GCase (glucocérébrosidase), une protéine qui permet aux cellules d’éliminer plus efficacement les déchets protéiques, en particulier l’alpha-synucléine, responsable de l’atteinte du cerveau.
Un 3e essai clinique en cours
Suite à la bonne tolérance de l’Ambroxol par les participants, l’essai clinique de phase 3, appelé ASPro-PD (dirigé par l’Institut de neurologie de Queen Square de l’UCL en partenariat avec l’organisation britannique Cure Parkinson’s et l’Institut Van Andel), pourra débuter.
Au programme : 330 malades de Parkinson seront recrutés pour prendre de l’Ambroxol pendant deux ans. Leurs résultats seront comparés à un groupe témoin traité par placebo. Le but sera de valider l’efficacité de l’Ambroxol en fonction de sa capacité à ralentir la progression de la maladie de Parkinson, en prenant en compte la qualité de vie et les mouvements involontaires des participants.
« Après 10 ans de recherche détaillée en laboratoire, c’est la première fois qu’un médicament appliqué spécifiquement à une cause génétique de la maladie de Parkinson atteint ce niveau d’essai »
Professeur Anthony Schapira
2- L’ultrason focalisé pour réduire les symptômes de tremblements
Les tremblements font partie des troubles moteurs principaux de la maladie de Parkinson.
Grâce aux ultrasons focalisés, des chercheurs américains utilisent la stimulation cérébrale profonde pour diminuer significativement et immédiatement ce symptôme sur les personnes malades de Parkinson.
Une technique validée par la FDA
Ce test clinique consiste à diriger l’énergie ultrasonique à travers le crâne du patient dans la région de contrôle des mouvements volontaires réguliers.
Parmi les 94 participants*, 69, placés éveillés avec un casque transducteur dans un scanner d’imagerie par résonance magnétique, ont reçus des ultrasons focalisés. Les 23 autres patients ont suivi une procédure fictive.
Grâce aux images IRM, les scientifiques localisent avec précision la zone à traiter et le niveau de température pour l’ablation.
L’appareil utilisé, appelé Exablate Neuro a reçu l’approbation de la Food and Drug Administration (FDA) des États-Unis, pour traiter les formes avancées de la neurodégénérescence sur une partie du cerveau.
*Tous les participants avaient eu des tremblements invalidants et n’avaient pas répondu aux autres traitements.
70 % de réponse positive au traitement
Après 3 mois de suivi, 70 % des patients traités sous ultrasons ont répondu avec succès au traitement. Un an plus tard, 2/3 d’entre eux continuent de supporter cette thérapie avec une amélioration significative de :
- leurs tremblements,
- leur mobilité,
- d’autres symptômes physiques.
D’après le neurologue de l’étude Howard Eisenberg, ce type de thérapie pour gérer les symptômes de la maladie de Parkinson ne comporte aucune incision, ce qui exclut tout risque d’infection grave, hémorragie cérébrale et autres effets indésirables.
3- La thérapie cellulaire pour remplacer la dopamine
Le 13 février, à l’hôpital universitaire de Skane en Suède, une greffe de cellules souches a été effectuée avec succès sur un patient atteint de la démence. Cet essai clinique consistait à transplanter des cellules nerveuses dérivées de cellules souches sur 8 personnes malades de Parkinson afin de réduire leurs symptômes.
Une greffe de cellules souches
Généré à partir de cellules souches embryonnaires, le produit de transplantation STEM PD a pour fonction de remplacer les cellules nerveuses dopaminergiques perdues dans le cerveau parkinsonien. Une technique qui semble fonctionner :
« La transplantation s’est déroulée comme prévu et l’emplacement correct de l’implant cellulaire a été confirmé par une imagerie par résonance magnétique.
Les effets potentiels du produit STEM PD peuvent prendre plusieurs années.
Le patient a quitté l’hôpital et les évaluations seront menées conformément au protocole de l’étude »
Gesine Paul-Visse, neurologue de l’essai clinique STEM-PD
Un essai clinique à surveiller
Avec une intervention de quelques millimètres dans le cerveau, la tâche reste délicate et les résultats ne sont pas attendus avant plusieurs années. En effet, de nouvelles études sont nécessaires pour faire passer le STEM-PD de ce premier essai à un traitement global.
Les patients sélectionnés ont reçu un diagnostic de la maladie de Parkinson il y a au moins dix ans et se trouvent à un stade modéré de la démence. Les chercheurs suivront attentivement ces malades et effectueront des évaluations de la survie des cellules et des effets potentiels au cours des prochaines années.
En attendant, la performance de cette greffe s’inscrit comme une révolution dans la recherche de traitement contre la maladie de Parkinson.
D’un médicament pour la toux, aux ultrasons en passant par la greffe cellulaire, aucune approche n’est exclue pour trouver le prochain traitement Parkinson.
Celui qui remplacera les traitements médicamenteux comme le lévodopa pour agir sur la dopamine. Ces recherches toujours plus poussées et innovantes accélèrent les progrès vers un futur où les millions de malades profiteront d’une meilleure qualité de vie.
Sources : capretraite.fr (blog santé)