Que manger dans la maladie de Parkinson ?
Pour ne pas perturber l’absorption des médicaments, lutter contre la constipation et les éventuels problèmes de déglutition liés à la maladie de Parkinson, les conseils alimentaires et de bien-être de Claire Trémolières, diététicienne-nutritionniste à l’hôpital Henri Mondor.
S’il faut ‘manger pour vivre’, le repas doit rester, avant tout, un moment de plaisir et, pour cette raison, aucun aliment n’est à éviter lorsqu’on souffre de maladie de Parkinson. Mais certaines recommandations sont, quand même, à suivre.
Manger à distance de la prise de médicaments
« Les traitements anti-parkinsoniens ne font pas bon ménage avec les protéines, informe Claire Trémolières, diététicienne-nutritionniste. Il y a un combat digestif entre les deux. Il est donc recommandé de manger au moins 30 minutes après avoir pris son médicament. »
Il est important de parler de son rythme de vie avec son neurologue car ces derniers ont tendance à donner des horaires précis pour les médicaments, qui ne correspondent pas aux horaires des malades. Par exemple : si la prise de médicaments doit se faire à 20 h et que la personne mange habituellement à 19 h, elle ne devrait pas manger avant 20 h 30. Or, elle risque de manger quand même avant, ce qui entraînera une compétition digestive avec les médicaments ou elle grignotera en attendant.
« La maladie de Parkinson entraîne une constipation, un risque de dénutrition et, parfois, des problèmes de déglutition, précise la diététicienne. L’alimentation doit donc lutter contre. »
Constipation : comment limiter le risque ?
La constipation est souvent présente dès le début de la maladie et dure jusqu’à la fin.
« Elle entraîne, non seulement, un inconfort digestif, mais aussi, lorsqu’elle est importante, un retard d’absorption des traitements, précise Claire Trémolières. »
Avoir de bonnes attitudes d’hygiène de vie sont à adopter.
« Il est important de bien s’hydrater en buvant 1 l à 1,5 l d’eau, de tisane, de thé ou de café chaque jour », détaille la diététicienne.
On peut choisir des eaux riches en sulfates et en magnésium comme Contrex, Hépar, Courmayeur, Badoit, Rozanna, Quézac…
« Il faut également mettre à ses menus des fruits, des légumes, des céréales complètes et des légumineuses riches en fibres, poursuit la diététicienne. Cependant, si l’on n’est pas habitué à consommer des fibres, il faut y aller progressivement et commencer par des fibres tendres et cuites. »
Parmi les aliments riches en fibres : le fruit de la passion, l’artichaut, la datte, la noix, la framboise, le cassis, le petit pois, la fève, l’aubergine, la groseille, les lentilles, l’avocat, le haricot vert, le marron, les choux de Bruxelles, le céleri rave cru, le kaki, le kiwi, le salsifis… mais aussi le pain complet, le pain au son…
Dénutrition : miser sur les protéines et les matières grasses
La dénutrition est l’un des effets secondaires de la maladie de Parkinson. Elle peut entraîner une perte de la masse musculaire, notamment chez les personnes âgées qui apprécient moins la viande, les œufs, le poisson.
« Il faut compter entre 1 g et 1,2 g par kilo de poids corporel à répartir entre le déjeuner et le dîner, précise Claire Trémolières, et privilégier les protéines animales, mieux absorbées par l’organisme. Pour les malades qui n’apprécient guère la viande, il faut penser au fromage par exemple, en doublant, voire en triplant, la portion recommandée habituellement de 30 g. » Et pour les végétariens ? « C’est plus compliqué, prévient la diététicienne. Il faut miser sur les légumineuses, mais elles sont moins bien absorbées au niveau intestinal. Il en faut donc une certaine quantité : compter cru 75 g par personne, et il faut les coupler à des céréales : riz, pâtes… »
En cas de dénutrition, il faut aussi penser à enrichir les repas en lipides. « On peut majorer les apports sans augmenter la quantité, rassure la diététicienne. Il suffit, par exemple, d’ajouter une noisette de beurre dans la purée, un fromage fondu dans la soupe, une cuillerée à café de poudre de lait dans le yaourt… »
Problèmes de déglutition : attention à certains aliments
« Certains aliments sont plus difficiles à déglutir que d’autres, prévient la diététicienne. C’est le cas par exemple de la semoule, du riz, du quinoa, des aliments à croûte comme le pain, les biscottes, la pâte feuilletée, le biscuit sablé, d’autres sont durs ou comportent une peau ce qui les rend peu adaptés. »
En cas de problèmes de déglutition, il faut donc adapter l’alimentation en enlevant la peau, en cuisant davantage les aliments, en les présentant avec une sauce pour les rendre plus faciles à avaler.
« Et quand cela devient trop dangereux, il faut passer sur des textures hachées, moulinées », conseille la diététicienne.
Penser aux activités relaxantes
La maladie de Parkinson engendre beaucoup d’angoisse.
« La pratique du yoga, de la sophrologie ou de la méditation a plusieurs avantages, avertit la diététicienne. Non seulement ces activités permettent de ne pas être sédentaires, ce qui est important, mais également de garder un lien social et d’atténuer les angoisses. »
Source: https://snip.ly/ Suisse