LA RECHERCHE

Une enzyme présente en chacun de nous, qui freinerait la progression de la maladie de Parkinson.

6 millions de personnes dans le monde sont atteintes de la maladie de Parkinson et de nombreuses personnes en sont atteintes dès la trentaine, la quarantaine et la cinquantaine. Il n’existe aucun traitement qui ralentisse efficacement la progression de la maladie. La découverte de cette équipe de l’Université de Dundee pourrait bien tout changer. Les chercheurs viennent de découvrir une nouvelle enzyme qui inhibe la voie LRRK2, la cause la plus courante de la maladie de Parkinson. En effet, les mutations qui activent la protéine kinase LRRK2 sont responsables de la maladie. « La maladie de Parkinson est comme un train fou que nous sommes incapables de ralentir ou d’arrêter. Cette nouvelle enzyme est un frein sur le moteur qui aggrave la maladie ».

En criblant toutes les protéines phosphatases humaines, ces chercheurs écossais ont identifié une protéine phosphatase jusque-là peu étudiée, PPM1H, qui neutralise la voie de signalisation LRRK2. Les enzymes sont des machines moléculaires qui régulent les processus biologiques nécessaires au maintien des fonctions vitales et de la santé. Des médicaments peuvent également les cibler pour augmenter ou diminuer le niveau de certaines activités. Dans ce cas, il s’agit de bloquer la voie LRRK2.

Exploiter une enzyme naturelle, présente en chacun de nous, pour enrayer Parkinson

L’équipe travaille depuis longtemps sur cette voie et savait déjà qu’il existait une enzyme capable d’inverser l’activité de LRRK2. L’objectif de l’étude était donc de la découvrir et de la caractériser. L’enzyme PPM1H s’est avérée, après criblage, posséder des propriétés remarquables pour inverser la biologie déclenchée par LRRK2.

La maladie de Parkinson est comme un train fou, explique l’auteur principal, le Pr Dario Alessi, directeur de l’Institut MRC de Dundee : « Nous savons depuis de nombreuses années que la voie LRRK2 est l’un des principaux moteurs de la maladie, mais l’idée de développer un activateur du système PPM1H pour traiter la maladie est totalement nouvelle. Cette découverte ouvre la voie à une nouvelle approche thérapeutique ».

Une toute nouvelle approche : la nouvelle approche consiste à développer un médicament pour inhiber LRRK2, qui pourra être bien toléré dans l’organisme. Or, il semble que l’enzyme PPM1H est présente chez toutes les personnes et qu’elle ne manque pas chez les patients parkinsoniens. L’idée est donc de trouver un moyen de l’activer. Cela pose également la question passionnante :

L’enzyme PPM1H est-elle plus élevée dans le cerveau de certaines personnes et, dans l’affirmative, est-ce que cela les protège contre la maladie de Parkinson ?

Le développement d’un nouveau médicament dérivé de PPM1H a déjà été tenté puis interrompu depuis quelques années, mais l’équipe travaille déjà avec l’unité de découverte de médicaments de l’université afin de rechercher un composé qui activerait l’enzyme pour le traitement de la maladie de Parkinson.

« Un travail difficile, mais si nous pouvons identifier des molécules appropriées, les tester dans des cellules et des modèles animaux…il reste beaucoup d’obstacles à surmonter avant d’arriver à l’autorisation de mise sur le marché, mais la découverte est majeure ».

Source: www.santelog.com

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